Témoignage Pierre Marinier
Quand un drame fait place à une victoire et à l’espoir
De décembre 2020 à février 2021, j’ai séjourné à l’Institut de réadaptation Gingras-Lindsay-de-Montréal (IRGLM) en raison d’un grave accident de moto survenu le 7 novembre. Un camionneur endormi au volant m’avait alors fauché, causant des dommages si graves que ma jambe gauche a dû être amputée au-dessus du genou dans les minutes suivantes.
Après quatre semaines difficiles à l’hôpital Sacré-Cœur, dès que je suis arrivé à l’IRGLM, mon état d’esprit s’est radicalement transformé. Première surprise : deux employés m’attendaient pour me souhaiter la bienvenue et me guider dans cet endroit inconnu. Jusque-là rempli de sentiments négatifs et encore marqué par ce drame récent, je me suis tout de suite senti accueilli et en sécurité.
« Dès que je suis arrivé à l’IRGLM, mon état d’esprit s’est radicalement transformé. »
Soigner le corps… et l’âme
J’ai ensuite été pris en main par une équipe d’experts : ergothérapeute, physiothérapeute, nutritionniste, travailleuse sociale, etc. L’aide reçue ne s’est pas limitée à l’aspect physique, car un psychologue m’a accompagné afin que je chasse la culpabilité et le découragement qui m’accablaient. Si l’on voulait que le corps réponde bien, il fallait d’abord que la tête soit sereine.
Au chapitre de la réadaptation, dès le départ, j’ai ressenti confiance et optimisme en voyant le plan visant à m’aider à apprivoiser ma prothèse. Sans doute parce qu’ils ont senti ma frustration de devoir réapprendre à marcher à 58 ans, les divers spécialistes de l’IRGLM m’ont également soutenu sur le plan moral.
De l’inspiration partout
La motivation m’est aussi venue d’autres patients. Par exemple, en apercevant un homme en fauteuil roulant et amputé de ses deux pieds se lever pour se déplacer en béquilles, j’ai aussitôt pensé : « Je vais marcher à mon tour ».
En somme, je me suis toujours senti soigné, écouté, encouragé, rassuré, etc. Encore aujourd’hui, je blague parfois en disant que l’IRGLM est presque un Club Med. J’y ai même célébré ma fête et mon 35e anniversaire de mariage en décembre 2020 pendant mon séjour!
L’IRGLM : complice d’une innovation avant-gardiste
En mai dernier, j’y suis retourné dans le cadre d’une opération d’ostéointégration. Il s’agit d’une approche chirurgicale innovatrice nouvelle, dont j’ai été seulement la 36e personne au pays à bénéficier.
Elle consiste à installer dans l’os du fémur un implant métallique permanent, au bout duquel je peux désormais attacher ma jambe artificielle. Alors que la méthode précédente nécessitait jusqu’à 20 minutes d’ajustements pour trouver le confort, dans ce cas-ci, le principe est celui d’un simple plug & play. Cette technologie a changé ma vie et elle me donne espoir de remonter un jour sur ma moto.
Aujourd’hui, le sourire est revenu sur mon visage, et je le dois en bonne partie à l’équipe de l’IRGLM. Soutenir cet endroit permet justement à des gens de retrouver des capacités physiques, mais aussi le goût de vivre. On ne s’imagine pas tout le bien que l’Institut apporte à ses bénéficiaires.
Pierre Marinier, 61 ans

« Dès que je suis arrivé à l’IRGLM, mon état d’esprit s’est radicalement transformé. »


